Un journal à Abu Dhabi

Je partage avec vous les (quelques) pages de mon journal. Suivez mon parcours alors que je quitte ma ville natale, Montréal, pour vivre à Abu Dhabi.

samedi 12 septembre 2015

Les premiers ( 1ère partie)



Arrivée à Toronto,  je me sentais mieux. J'avais encore les jambes qui tremblaient mais je ne pleurais plus. J'avais accès au Lounge d'Air Canada alors je m'y suis installée. Je n'ai rien mangé, mon estomac était encore noué.
Une dizaine de minutes avant l'embarquement, je me suis dirigée vers  les portes assignées. Je trouvais qu'il y avait beaucoup de gens... J'ai compris par la suite... L'avion est énorme (Boeing 7777)!!!

J'étais très confortable dans la classe affaire!!




Le rhum et coke était fort mais ça m'a aidé à relaxer.

Il y a des étoiles au plafond pour nous aider à dormir!

Après treize heures de vol, j'étais finalement arrivée à destination. J'ai réussi! JE SUIS À ABU DHABI!!! J'ai été accueillie par une dame qui avait mon nom sur une feuille. Après une très courte visite aux douanes, elle m'a accompagné vers la sortie ou un chauffeur d'attendait. Il m'a dit : " Wait for me here!" Je ne comprenais pas pourquoi, il me faisait attendre alors que la voiture était à quelques pas. Lorsque je suis sortie, j'ai compris... J'avais l'impression de sortir un plateau du four programmé à 400 degrés Celsius!!! La chaleur était intense mais je crois que je  me suis vite habituée. Le mercure était à 35 degrés, 42 avec le facteur humidex.

Ce qui m'a frappé le plus une fois sur la route vers mon condo est le mélange de verdure et de sable dans le paysage... magnifique!






Aussitôt arrivée à ma chambre, j'ai averti quelques amis et membres de ma famille, pris une douche et dodo! Malgré le fait que j'ai dormi dans l'avion j'avais l'impression de ne pas avoir dormi. Le décalage horaire a déréglé mon cerveau. Le soleil brillait de plein feu à 14h mais mon corps disait:" il est 6h laisse moi dormir!!" C'est une sensation insupportable. Le lendemain, j'en avais des migraines. Apparemment chaque heure de décalage représente le nombre de jours pour un rétablissement complet. Je vous laisserai savoir...

D'ici là, j'ai encore de la difficulté à croire que je suis de l'autre côté de la planète. Pour ce qui concerne la communication avec mon entourage, je dois avouer que je trouve ça compliquer... Je suis quelqu'un qui est très proche de son téléphone ( qui ne l'est pas en 2015??). Je réponds mes textos rapidement et si ce n'est pas le cas, soit que je travaille, dort, ou je fais un jeun de la technologie ( oui ça m'arrive). Alors ne pas pouvoir communiquer en direct, attendre une heure décente avant d'avoir une réponse, pour moi je trouve ça dure. Mais quand je commence à avoir le blues ( oui, déjà...), je regarde par mon balcon 




Et je me dis: " Sais-tu combien de gens n'osent réaliser leurs rêves? You are right there, Baby! So, sit and enjoy the view!" 


samedi 5 septembre 2015

Les derniers

Les activités quotidiennes ne sont plus routiniers lorsqu'on sait que c'est la dernière fois qu'on les exécute.

Le dernier son d'alarme matinal

Ça y est... La dernière fois que je me lève par mon alarme de cellulaire pour travailler à Montréal. La mélodie a l'air différente. Ma routine matinale était plus longue que d'habitude. Je voulais profiter de chaque seconde.

Je n'ai pas vu la journée passée.J'ai pris soin de profiter de chaque instant et parler avec le plus de collègues possible. J'étais excitée de partir à l'aventure et partager mon expérience.


La dernière descente

J'appuie sur la flèche du bas. La porte d'ascenseur s'ouvre presque instantanément.
"Nous descendons. Going down"
Les portes se referment et là, ça été plus fort que moi. Consciente que je suis toute seule, je fonds en larmes. Mais qu'est ce que je suis en train de faire?? Pourquoi déranger une situation confortable??

"A comfort zone is a beautiful place but nothing ever grows there..."

"Rez de chaussée. Main floor"

J'ai pris une grande respiration, ravalé mes sanglots et j'ai le chemin du retour... Pour une dernière fois...


Dernière surprise


J'ai eu un superbe party d'au revoir!!! J'ai pu voir pour une dernière fois collègues et amies. J'ai été touchée par cette attention de ma famille et mes amis. J'avais l'impression que c'était leurs manières de me montrer le reflet de mon amour dans leurs vies.



Dernière marche sur le sol montréalais

J'ai salué mais amies pour une dernière fois avant de passer la zone de sécurité. Je me suis installée au Air Canada Lounge. J'ai le droit à un déjeuné mais mon estomac est tellement noué que rien va pouvoir rentrer. Une quarantaine de minutes avant mon escale à Toronto, je marche sur une passerelle vers l'avion. C'est à ce moment exactement que j'ai réalisé l'ampleur de ma décision. Mes jambes tremblaient, ma respiration était superficielle et ma vision était embrouillée par des larmes. L’hôtesse de l'air m'a accueillie avec un sourire mais en voyant mon état elle m'a mise à part et m'a offert son aide. Je lui ai expliqué entre deux sanglots que je suis en crise de panique. Elle m'a invité à prendre de grandes respirations. Elle a été un ange. J'ai pris place en respirant profondément en tenant ferme sur mes jambes sans pouvoir contrôler mes larmes. J'ai envoyé quelques textos pour aviser que j'étais dans l'avion tout en essayant de contrôler les séquelles de ma panique.

 "Dieu, protège-moi" " Ne crains rien, Je suis avec toi..."

J'ai reçu un "Tout va bien aller" en réponse à un de mes textos. Au même moment, l'hôtesse dépose un verre de vin (yes!!) en disant "Tu vas voir, c'est tellement beau la-bas. Tout va bien aller"

J'ai décidé de tout laisser à Montréal : peur, anxiété, soucis, doute. Au moment du décollage, j'ai mis toute ma concentration sur les beautés, les merveilles qui m'attendaient déjà de l'autre côté. 

Je suis maintenant prête à vivre cette enrichissante aventure!
A bientôt Montréal!